mercredi 6 mars 2013

Manifestations et troubles en Jammu et Cachemire



Après le décès mardi à Baramulla d'un jeune homme, tué par les Forces Armées chargées de maintenir l'ordre dans le Jammu et Cachemire, le Chief Minister Omar Abdullah (i.e. chef de l'Etat du Jammu et Cachemire) a réclamé la révocation du Armed Forces Special Powers Act de 1958, dans un discours fortement empreint d'émotion à l'Assemblée Legislative du Jammu et Cachemire.

Bien que l'armée nie la responsabilité de ses hommes et évoque des tirs en l'air pour effrayer des jeunes de Baramulla qui jetaient des pierres sur le véhicule des deux militaires impliqués, sans intention de blesser qui que ce soit, une des balles tirées par les militaires a cependant causé la mort de Tahir Ahmad Sofi. Une plainte a été déposé contre les deux militaires.

Une foule de 4000 personnes criant des slogans anti-indiens aurait, selon les témoins, porté le corps du jeune homme jusqu'au domicile officiel du District Commissioner qui aurait calmé la foule, les a informé de la plainte et leur a affirmé que la loi suivrait son cours.

A l'Assemblé Législative, le parti d'opposition Peoples Democratic Party (PDP) a estimé que le gouvernement, et surtout le Chief Minister Omar Abdullah, était responsable de ce décès. Dans un discours très émouvant, Omar Abdullah a admis sa responsabilité, mais rappelé que le Armed Forces Special Powers Act de 1958 donnait des forces extraordinaires à l'armée.
Le PDP a suggéré à Omar Abdullah de démissionner, ce à quoi ce dernier s'est refusé.

Cet évèvement s'inscrit dans le cadre de la situation très tendue au Jammu et Kashmir, depuis l´exécution, le 9 février, de Afzal Guru.

Début mars, lors de scènes houleuses à l'Assemblée Législative de cet état, des députés du Peoples Democratic Party (PDP) avaient demandé que soit débattue à l'Assemblée la question de cette exécution. Lundi 4 mars, le sujet a été évoqué à l'Assemblée, opposant le PCP et le Chief Minister Omar Abdullah. La mort du jeune homme est venue jeter de l'huile sur le feu.
Le 1er mars, une grève avait également été déclenchée (avec un succès mitigé) à l'initiative d'un mouvement séparatiste, pour demander le rapatriement du corps de Afzal Guru. Précisons que la famille a été informée de l'exécution deux jours après. La veuve n'a toujours pas récupéré le corps du défunt.

L'exécution de Afzar Guru a eu lieu le samedi 9 février ; elle a été suivi par quatre jour d'un couvre-feu, progressivement assoupli. Les journaux n'ont pas le moins du monde été empêché de publier, mais ont été avisé que les camions de livraison de journaux n'avaient pas le droit de circuler. Internet et la télévision ont été coupé pendant plusieurs jours. Pourtant, ce couvre-feu n'a pas permis d'éviter des clashs entre protestants et forces de l'ordre.

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