mercredi 16 janvier 2013

Viols, corruption, haine et rumeurs de guerre

Les tensions persistent, plus vives que jamais, sur la LoC (line of Control) indo-pakistanaise. L'Inde affirme ne pas avoir franchi la ligne de démarcation, c'est le Pakistan. Que nenni ! rétorque le Pakistan. Ce n'est point le Pakistan, c'est l'Inde qui a franchi les limites. En tout cas, il y a des morts.


Les affaires de viol, toutes plus sordides les unes que les autres, font toujours la Une. Un homme de 56 ans a été jugé en 10 jours pour le viol suivi du meurtre d'une petite fille de 3 ans commis en 2011. Il a été condamné à mort, alors que cette peine est très rarement attribuée en Inde. Il n'est cependant pas impossible qu'il fasse appel et que sa peine soit commuée.

Une petite fille de 7 ans a été violée dans les toilettes d'une école à Goa ; grosse émotion, création d'une cellule d'enquête spéciale, incapable pour l'instant de mettre la main sur l'accusé. A toutes fins utiles, on a arrêté la directrice de l'école pour négligence.

Dans le Bihar, une femme a été pendue à un arbre après avoir été violée par plusieurs hommes.

Ça sera tout : juste pour donner un peu l'idée de l'état de la situation de la femme et du rapport au sexe dans le pays. Ces cas ne sont pas des drames isolés.


Cela fait aujourd'hui 1 mois que le viol de la jeune fille qui a bouleversé la classe moyenne de Delhi et les médias indiens a eu lieu. La précision classe moyenne de Delhi et médias est importante car une immense majorité des habitants du pays, n'ayant pas la télévision, ignore probablement tout de ce viol. (Quand vous êtes en un point A du pays et que vous demandez votre chemin pour un village situé à 1 kilomètre du point A, la plupart des gens que vous rencontrez n'ont jamais entendu parler du village situé à 1 kilomètre de chez eux et n'a pas la moindre idée de la façon dont on peut s'y rendre ; l'information en Inde, c'est un peu la cerise sur le gâteau ; un luxe de privilégié).


La petite phrase sexiste des derniers jours (avec du préjugé culturel dedans): cette fois, c'est le chef de la Police de Mumbai qui s'y colle. On dénombre le plus grand nombre de crimes contre les femmes dans les pays où l'éducation sexuelle est couramment enseignée à l'école. En effet, a affirmé Satyapal Singh, selon une étude (américaine?), aux Etats-Unis (où les cours d'éducation sexuelle expliquent aux élèves comment avoir des rapports sexuels), le viol est une pratique plus fréquente que fumer une cigarette.


Dans un poème publié dans la revue de la police de Mumbai,  les émeutiers (musulmans) de Azad Maidan en août 2012 sont appelés "serpents" et "traitres". Rédigé par une femme, le poème suggère que l'on coupe les mains desdits émeutiers. Grosse émotion, discours haineux, plainte déposée par activistes.


Un ex-chef du gouvernement de l'Etat de l'Haryana, son fils et 53 autres personnes ont été reconnues coupables dans le cadre d'une affaire de corruption : ils avaient recrutés près de 3000 enseignants à l'aide de faux CV. En fait, une première liste d'enseignants avaient été établie, basée sur le diplôme et le mérite. Cette première liste avait été remplacée par une autre, formée par des personnes qui avaient versé chacun 400 000 roupies indiennes (5 500 euros). L'ex-Chief Minister avait écrit lui-même au responsable de l'éducation primaire de l'Haryana pour lui demander la permutation des listes. C'est ce même responsable qui a porté le cas devant la Cour Suprême.


Et ça sera tout pour ce soir.

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